Homo Sapiens
HOMO SAPIENS
J’avais dans ce temps-là une belle tanière,
Tout près de Cro Magnon, au bord de la rivière,
Une grotte spacieuse, humble mais confortable,
Creusée à flanc de roc, avec vue imprenable.
Hélas un triste jour, me dressant sur deux pattes,
J’ai fui la compagnie de mes frères primates
Et sans faire aucun cas de leur signaux d’alarme,
J’ai maîtrisé le feu, j’ai fabriqué des armes,
Des massues et des pieux, des arcs, des lance-pierres,
Et puis un peu plus tard des dagues, des rapières,
Enfin domestiquant à mon profit la foudre,
Me brûlant les sourcils, j’ai inventé la poudre
C’est la loi de l’évolution,
Monsieur Darwin l’a bien compris,
Et je dis sans forfanterie
Que j’en suis bien l’illustration
J’ai renié sans remords les Dieux de la forêt
Et j’ai idolâtré l’Etre unique et secret
Qui m’a fait conquérir des mondes infidèles
Pour le rayonnement de sa gloire éternelle.
J’ai découvert ainsi les terres inconnues
D’hommes simples et fiers à la peau rouge et nue
Dont j’ai violé les femmes et brûlé les tipis,
Tandis que s’élevaient leurs prières impies.
Bien sûr j’ai fait la guerre et la révolution,
Changé cent fois de maître et non de condition,
Et tenu malgré moi, suivant le lieu et l ’heure,
Le rôle du gibier ou celui du chasseur.
REFRAIN
J’ai construit Babylone et j’ai détruit Carthage,
Repoussé vaillament l’envahisseur sauvage,
Avant de m’enrôler, par la folie saisi,
Dans les légions romaines, les cohortes nazies.
J’ai combattu la lèpre, ensuite le sida
Pour donner à l’armée de valeureux soldats,
J’ai fait au fil du temps des rêves magnifiques
Dont je n’ai conservé que le goût nostalgique.
Me voici maintenant, plein de fougue et d’audace,
Prêt à coloniser, aux confins de l’espace,
Des mondes inconnus, encore en gestation,
Pour leur faire apprécier la civilisation.
C’est la loi de l’évolution,
Durant cent mille ans j'ai sévi,
J’ai vécu mille et une vies
Et je suis toujours aussi con !
J’avais dans ce temps-là une belle tanière,
Tout près de Cro Magnon, au bord de la rivière,
Une grotte spacieuse, humble mais confortable,
Creusée à flanc de roc, avec vue imprenable.
Hélas un triste jour, me dressant sur deux pattes,
J’ai fui la compagnie de mes frères primates
Et sans faire aucun cas de leur signaux d’alarme,
J’ai maîtrisé le feu, j’ai fabriqué des armes,
Des massues et des pieux, des arcs, des lance-pierres,
Et puis un peu plus tard des dagues, des rapières,
Enfin domestiquant à mon profit la foudre,
Me brûlant les sourcils, j’ai inventé la poudre
C’est la loi de l’évolution,
Monsieur Darwin l’a bien compris,
Et je dis sans forfanterie
Que j’en suis bien l’illustration
J’ai renié sans remords les Dieux de la forêt
Et j’ai idolâtré l’Etre unique et secret
Qui m’a fait conquérir des mondes infidèles
Pour le rayonnement de sa gloire éternelle.
J’ai découvert ainsi les terres inconnues
D’hommes simples et fiers à la peau rouge et nue
Dont j’ai violé les femmes et brûlé les tipis,
Tandis que s’élevaient leurs prières impies.
Bien sûr j’ai fait la guerre et la révolution,
Changé cent fois de maître et non de condition,
Et tenu malgré moi, suivant le lieu et l ’heure,
Le rôle du gibier ou celui du chasseur.
REFRAIN
J’ai construit Babylone et j’ai détruit Carthage,
Repoussé vaillament l’envahisseur sauvage,
Avant de m’enrôler, par la folie saisi,
Dans les légions romaines, les cohortes nazies.
J’ai combattu la lèpre, ensuite le sida
Pour donner à l’armée de valeureux soldats,
J’ai fait au fil du temps des rêves magnifiques
Dont je n’ai conservé que le goût nostalgique.
Me voici maintenant, plein de fougue et d’audace,
Prêt à coloniser, aux confins de l’espace,
Des mondes inconnus, encore en gestation,
Pour leur faire apprécier la civilisation.
C’est la loi de l’évolution,
Durant cent mille ans j'ai sévi,
J’ai vécu mille et une vies
Et je suis toujours aussi con !