Opération Père Noël -Nouveaux extraits-

Publié le par Robert Ezdra

EXTRAIT 4

Désespéré, il éclata soudain en sanglots et chercha refuge sur l’épaule du Major. l’Américaine réprima un haut-le-corps, refoula un haut-le coeur mais n’eut pas la cruauté de repousser l’infortuné Colonel-Président, aussi noir fût-il. Elle lui passa même un bras autour des épaules, comme on le fait pour apaiser un petit enfant qui a perdu ses billes, et sentit sous sa main tressaillir les muscles puissants de l’Africain. Le souffle brûlant sur son cou, près de son oreille, de l’homme en larmes et l'odeur de sueur qu’il dégageait accentuèrent son émoi. Elle ressentit, le long de sa colonne vertébrale, les picotements annonciateurs d’un trouble auquel elle n’avait jamais su résister. Presque inconsciemment, elle commença fébrilement à dégrafer la tunique de son uniforme tandis que Bienvenue N’Gor, qui n’avait jamais fait l’amour à une femme blanche et moins encore à un Major de l’armée des Etats-Unis d’Amérique, glissait sa grosse main noire entre les cuisses laiteuses. Mais le Dieu des Blancs, jetant par hasard un regard distrait sur cette partie du monde, ne permit pas le monstrueux accouplement contre nature. Au moment même où le grand-père de Barbara, de son vivant membre actif  du Klux Klux Klan, se retournait dans sa tombe pour échapper à l’ignoble spectacle, des coups  violents  ébranlèrent le poteau  d’entrée de la tente.


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EXTRAIT 5

Le Colonel-Président savait que la nuit porte conseil et ce n’est que le lendemain matin qu’il  rassembla les Bédouins pour mettre à exécution le plan qu’il avait conçu. S’adressant au Chef, il se mit à hurler :

-Si tu tiens à ta peau, tu vas me dire où qu’il est parti, le Père Noël, fils de pute.
      
-Jamais !

Fou de rage, Bienvenue N’Gor sortit une tronçonneuse de la jeep. L’engin vrombit à la première tentative et le bras droit du supplicié tomba à terre tandis que jaillissait un superbe geyser de sang qui teinta artistiquement de rouge un baobab éloigné de dix mètres.

-Et maintenant ?

Le Bédouin se racla le fond de la gorge et le crachat atteignit le front de son tortionnaire

Le bras gauche rejoignit le bras droit.

-Toujours pas décidé  ?

-Non !

La jambe gauche fut sectionnée à la hauteur de l’aine. L’homme se tenait toujours debout, à cloche-pied, comme s’il jouait à la marelle.

L’amputation de la jambe droite le fit enfin choir mais sa détermination ne faiblit pas. N’Gor s’apprêtait à décapiter le tronc lorsque Barbara intervint :

-Vous laisse faire moi.

Elle sortit de son sac une seringue qu’elle emplit du liquide d’une mystérieuse ampoule et, ne disposant ni d’un bras ni d’une cuisse où planter son aiguille, elle pratiqua l’injection sur le seul organe saillant du reste d’homme gisant à terre.

-Penthotal, expliqua-t-elle, sérum de vérité.

Elle patienta un moment avant de se pencher sur le moribond.           

-Et maintenant, vous dire où partir Père Noêl

La réponse vint, dans un souffle :

-Aérodrome de Kombaté ... puis ... jet pour... Chine


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EXTRAIT 6

Barbara, qui n’avait pas bu, et Violgamine qui bénéficiait d’un entraînement quasi quotidien demeurèrent en tête-à-tête dans la salle de tournage, théâtre des exploits de Fiodor et de ses partenaires.

-A quoi cela peut-il servir ? demanda ingénument l’Américaine en désignant un justaucorps de cuir noir agrémenté de clous et de chaînes d’acier.

-Ceci, petite madame, est un accessoire indispensable dont mon art ne saurait se passer.

-Vraiment ? Je n’en comprends pas l’usage.

-Parce que vous n’êtes pas familiarisée avec les pratiques sado-masochistes, chère amie. Voulez-vous l’essayer ?

-Oh, monsieur Violgamine ! Pour qui me prenez-vous ?!

-Je savais les Américains puritains et même pour tout dire coincés, mais je n’imaginais pas qu’il l’étaient à ce point. Bien, n’en parlons plus, bonsoir ma chère, faites de beaux rêves.

Après un baise-main cérémonieux, Fiodor Violgamine se retira, la laissant seule dans la pièce.

Bien qu’elle tentât de s’en défendre, le justaucorps exerçait sur l’Américaine une irrésistible fascination. Elle s’en approcha, passa sa main sur le cuir souple lisse et soyeux  comme  la peau d’une  jeune fille et, s’approchant  d’une psyché, le présenta devant son corps. Elle ne put définir la nature de l’émoi qui la gagna. Inconsciemment, comme en état second , elle se dévêtit  et s’apprêta à enfiler le troublant ... comment appeler cette chose ? ... le troublant harnachement. Juste comme ça, à titre d’expérience, personne n’en saurait rien.

-Magnifique, absolument sublime !

-Violgamine ! Je vous croyais parti ! Et vous êtes nu, c’est une honte !                                        

-Mais vous aussi, ma chère, si je ne m’abuse.

Lentement, Fiodor approchait. Lorsqu’il fut tout près, la courte cravache qu’il tenait à la main frôla longuement les seins dressés de l’Américaine, s’attarda sur le ventre palpitant et s’introduisit enfin entre les longues cuisses fuselées, remontant délicatement vers la blonde touffe gonflée.

La résistance de Barbara n’excéda pas deux minutes. Victime  le long de la colonne vertébrale des sournois picotements qu’elle connaissait bien, c’est elle maintenant qui offrait toutes les parties de  son corps à la délicieuse caresse. La badine de cuir frappait légèrement la peau délicate et, lorsque se retournant Barbara offrit la vision de sa croupe callypige, la main de Fiodor se fit  moins tendre et la cravache cingla plus fermement les fesses d’abord réticentes puis rapidement consentantes.

Le Russe fit alors choir sa partenaire sur l’épaisse moquette et, avant même que l’Américaine en prenne conscience, dédaignant la voie habituelle, il força le délicieux passage encore inexploré
 
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EXTRAIT 7

Le Chef des tueurs s'approcha faussement piteux de l'Américain triomphant qui jugeait toute prudence superflue. Lorsqu'il fut tout contre lui, il sortit brusquement un gros calibre de sa poche et en posa le canon sur la tempe du Général.

-Et maintenant on fait quoi, l’Amerlock ?

Brave parmi les braves, Ronald Mitchway connaissait bien la mort. Ses avions, sa flotte, ses chars, ses bombes, ses missiles, ses commandos de Marines la dispensait généreusement à travers la planète. Ses Etats-Majors lui adressaient régulièrement des communiqués précis, et la Camarde lui était donc familière.

Mais il ne s’était jamais trouvé personnellement face à elle, un révolver braqué sur la tempe. La situation était singulièrement différente et, sous les yeux incrédules de  Barbara et de  Monsieur Tom, le teint du  Grand Soldat ne tarda  pas à virer au vert tandis que ses yeux s’emplissaient de larmes, que ses genoux s’entre-choquaient et qu’un flot de liquide d’un joli ton jaune serin s’écoulait le long de sa jambe et formait une flaque souillant le sol à ses pieds. Le héros vaincu s’agenouilla devant Fred.

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EXTRAIT 8
 

Située au centre d’une petite bourgade enfouie sous la neige et la glace, la modeste antenne de la Banque du Pôle Nord et du Lac Léman Réunis gérait les comptes d’une centaine de Lapons et d’Esquimaux, pêcheurs et trappeurs de leur état, ainsi que celui d’un autochtone célèbre, le Père Noël. Le niveau des transactions était faible, mais il n’y a pas de petits profits pour les magnats de la Finance.

Il faut dire à leur décharge que l’agence avait connu son heure de gloire. Le village du bout du monde avait fait pendant un certain temps la une de tous les journaux lorsqu’une équipe internationale de savants avait découvert, sous cent mètres de glace, deux tyrannosaures parfaitement conservés. Cet événement qui  n’était pas le premier du genre, n’aurait dû susciter qu’un étonnement poli, mais un fait troublant enflamma la communauté scientifique :

Les animaux, tous deux de sexe mâle, arboraient une érection comme l’on  n’en voit plus  guère depuis ces temps reculés. Or, aucune dame tyrannosaure ne fut découverte à proximité et les tentatives d’explication  allèrent bon train.

Les doctes Académies reçurent des tonnes de savantes communications émanant des chercheurs les plus en vue : Les uns prétendaient que les tyrannosaures ne présentaient en fait aucune érection et que les sexes avaient été conservés en position de repos, ce qui laissa songeuses toutes les femelles du règne animal. D’autres avancèrent l’idée que ces revenants du Jurassique avaient découvert la masturbation bien avant Onan et tentèrent de prouver, pour étayer leur hypothèse, que les facultés auditives des fossiles avaient subi les dégradations qu’entraîne cette pratique. Certains enfin, les plus nombreux, affirmèrent que les tyrannosaures étaient homosexuels et que  sans nul doute on était en présence du premier couple pacsé de l’Histoire.


 
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E
Je viendrai lire tout ça demain ^^<br /> <br /> Je passais juste te dire que peut-être le texte que je viens de mettre en ligne te parlera ;)
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A
bonsoir,<br /> je viens te remercier de ton soutien et je te lis par la meme occasion , j aime beaucoup se que tu ecris<br /> bisous
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V
J'ai lu les extraits de votre roman "Opération Père Noël" et d'après vos écrits, il y a beaucoup d'humour mais il me semble très décapant! Je me ferai un plaisir de le lire dès sa parution.
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P
J'ai bien hâte que votre bouquin soit édité. Si les extraits sont, sans aucun doute, le reflet du roman, je vais passer quelques heures très cocasses. <br /> Je suis votre actualité de près.
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